Johnnie Cœur

Johnnie Cœur

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'Je me suis efforcé, dans Johnnie Cœur, de retrouver une certaine tradition du dialogue comique qui court à travers les âges depuis les temps antiques en passant par la Commedia dell'arte, atteint ses sommets avec Jacques le Fataliste et son maître, Don Juan et Sganarelle, Don Quichotte et Sancho Pança, s'incarne plus modestement au cirque dans Auguste et Monsieur Loyal, et s'élève au cinéma à des hauteurs nouvelles dans le merveilleux jaillissement des Marx Brothers. J'ai évidemment tenté de donner à cette tradition un contenu contemporain, de lutter par le rire, notre vieille arme, contre tout ce qui dépasse mes forces et ma raison, puisque l'indignation elle-même devient aujourd'hui dérisoire dans sa futilité. Johnnie Cœur, le personnage central de la pièce, est un mime. Il mime son propre dégoût, sa rage, son impuissance et son idéalisme désespéré. C'est un idéaliste qui se moque de son propre cœur. Je me suis efforcé d'éviter la tragédie et d'accéder au comique, qui est pour moi la seule façon de me défendre. Johnnie Cœur commence sa grève de la faim comme une escroquerie, parodiant tant d'autres escroqueries morales de notre temps, et il finit par nourrir sa dérision de sa vie même, allant jusqu'au bout de son rire, se laissant mourir de dégoût, d'amour et de haine pour l'humanité.' Romain Gary.

Détails du livre

À propos de l'auteur

Romain Gary

Romain Gary, né Roman Kacew à Vilnius en 1914, est élevé par sa mère qui place en lui de grandes espérances, comme il le racontera dans La promesse de l’aube. Pauvre, «cosaque un peu tartare mâtiné de juif», il arrive en France à l’âge de quatorze ans et s’installe avec sa mère à Nice. Après des études de droit, il s’engage dans l’aviation et rejoint le général de Gaulle en 1940. Son premier roman, Éducation européenne, paraît avec succès en 1945 et révèle un grand conteur au style rude et poétique. La même année, il entre au Quai d’Orsay. Grâce à son métier de diplomate, il séjourne à Sofia, New York, Los Angeles, La Paz. En 1948, il publie Le grand vestiaire, et reçoit le prix Goncourt en 1956 pour Les racines du ciel. Consul à Los Angeles, il quitte la diplomatie en 1960, écrit Les oiseaux vont mourir au Pérou (Gloire à nos illustres pionniers) et épouse l’actrice Jean Seberg en 1963. Il fait paraître un roman humoristique, Lady L., se lance dans de vastes sagas : La comédie américaine et Frère Océan, rédige des scénarios et réalise deux films. Peu à peu les romans de Gary laissent percer son angoisse du déclin et de la vieillesse : Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, Clair de femme. Jean Seberg se donne la mort en 1979. En 1980, Romain Gary fait paraître son dernier roman, Les cerfs-volants, avant de se suicider à Paris en décembre. Il laisse un document posthume où il révèle qu’il se dissimulait sous le nom d’Émile Ajar, auteur d’ouvrages majeurs : Gros-Câlin, La vie devant soi, qui a reçu le prix Goncourt en 1975, Pseudo et L’angoisse du roi Salomon.

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