
Qui est Théo Vanderputte, une 'si vieille personne' qui s'occupe des enfants des résistants fusillés, jusqu'au jour où ces enfants 's'occupent' de lui à leur tour ? Un monstre qui dort peut-être toujours au fond de l'humain, dans cette tanière obscure où l'Histoire va si souvent le chercher, le réveiller, l'utiliser ? Un martyr, un traître, ou les deux à la fois ? Comment distinguer en lui la 'bonne moitié' de l'autre, la part coupable ? Comment le 'calculer' ? Comment, dans cette étrange et presque clownesque créature qui semble surgie de quelque tragique et bouffonne commedia dell'arte, châtier ce qui ne peut être pardonné et épargner ce qui est pitoyable ?
Tel est le dilemme devant lequel se trouvent Luc, fils d'un compagnon de la Libération, dix-huit ans, Raton, un pied-noir, seize ans, Jannie, seize ans, et Velours, douze ans. Réfugiés dans l'hôtel particulier d'un déporté à Buchenwald, ils sont soudain confrontés avec tout ce qui, dans l'homme, est pitié, horreur, crime, absurdité, vilenie, mais, par-dessus tout, victime.
Recherché par les comités d'épuration, Théo est jugé par ses pupilles, dont l'aîné, Luc Martin, reconnaît en lui l'incarnation même de ce qu'une époque terrible a pu faire de l'homme - et à l'homme.
Détails du livre
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Éditeur
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Langue
Français -
Langue d'origine
Français -
Date de publication
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Nombre de pages
160 -
Thème
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Collection
À propos de l'auteur
Romain Gary
Romain Gary, né Roman Kacew à Vilnius en 1914, est élevé par sa mère qui place en lui de grandes espérances, comme il le racontera dans La promesse de l’aube . Pauvre, «cosaque un peu tartare mâtiné de juif», il arrive en France à l’âge de quatorze ans et s’installe avec sa mère à Nice. Après des études de droit, il s’engage dans l’aviation et rejoint le général de Gaulle en 1940. Son premier roman, Éducation européenne , paraît avec succès en 1945 et révèle un grand conteur au style rude et poétique. La même année, il entre au Quai d’Orsay. Grâce à son métier de diplomate, il séjourne à Sofia, New York, Los Angeles, La Paz. En 1948, il publie Le grand vestiaire , et reçoit le prix Goncourt en 1956 pour Les racines du ciel . Consul à Los Angeles, il quitte la diplomatie en 1960, écrit Les oiseaux vont mourir au Pérou (Gloire à nos illustres pionniers ) et épouse l’actrice Jean Seberg en 1963. Il fait paraître un roman humoristique, Lady L. , se lance dans de vastes sagas : La comédie américaine et Frère Océan , rédige des scénarios et réalise deux films. Peu à peu les romans de Gary laissent percer son angoisse du déclin et de la vieillesse : Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable , Clair de femme . Jean Seberg se donne la mort en 1979. En 1980, Romain Gary fait paraître son dernier roman, Les cerfs-volants , avant de se suicider à Paris en décembre. Il laisse un document posthume où il révèle qu’il se dissimulait sous le nom d’Émile Ajar, auteur d’ouvrages majeurs : Gros-Câlin , La vie devant soi , qui a reçu le prix Goncourt en 1975, Pseudo et L’angoisse du roi Salomon .