Voici une des pièces préférées de Ionesco. Il y a mis ses deux vies, celle qu'il a eue, marquée par l'enfance solitaire, par la famille désunie à cause du père, par la conscience de la lourdeur du monde mais aussi par l'illumination des années 1926-1927 ; et celle qu'il eût voulu avoir, dans la réconciliation avec le père, la fin de toutes les pesanteurs et le retour de la lumière. Il y a mis en outre la défense de son théâtre et le refus des conformismes. D'autres aspects ne sont pas mineurs : l'éloge du théâtre 'non réaliste', la critique des conventions. L'intrigue n'est guère résumable : l'itinéraire qui mène Choubert, homme doux et timide, du mariage à une mort cruelle en passant par une descente aux enfers, et des moments d'illumination magique, est à la fois loufoque et symbolique, drôle et tragique. On y rencontre un policier, un psychanalyste, un bourreau, Nicolas d'Eu. On y rencontre surtout l'auteur : 'J'arrachai mes entrailles', a-t-il dit de l'écriture de sa pièce.
Détails du livre
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Éditeur
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Langue
Français -
Langue d'origine
Français -
Date de publication
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Nombre de pages
160 -
Rédacteur en chef
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Thème
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Collection
À propos de l'auteur
Eugène Ionesco
Eugène Ionesco (1909-1994) prend place dès les années 1950 parmi les représentants de ce qu'on appellera «le théâtre de l'absurde». Ses premières pièces (La Cantatrice chauve , La Leçon ) traduisent son étonnement devant la vacuité des êtres et toutes les formes d'abrutissement. Tueur sans gages défend l'individu face à une société léthifère ; Rhinocéros délivre un message plus clair encore : qui voudra rester un homme aura à se méfier de tous. Malgré une angoisse toujours croissante (Voyages chez les morts ), Ionesco est de ceux qui ne capitulent pas.