L'Homme précaire est à la littérature ce que La Métamorphose des dieux est aux beaux-arts.
Malraux propose d'appliquer à la littérature la périodisation de l'histoire de l'art qu'il avait dégagée pour renouveler notre expérience des œuvres : une première période de figuration d'un surnaturel invisible, objet de prière et de dévotion ; une deuxième, à partir de la Renaissance, au cours de laquelle l'art visait à représenter le monde réel, pour s'approcher toujours plus de l'illusion ; mais plus cette illusion était poussée, plus elle occultait l'acte créateur, qui, dans un troisième temps et grâce à la rupture initiée par Manet, devint désormais l'essentiel.
Appliquée à la littérature, cette tripartition en bouleverse notre conception. La fiction est la notion pivot qui permet de distinguer respectivement les trois moments. Elle est, pour chacun d'entre nous, une expérience majeure : parce qu'elle nous fait vivre par procuration une vie, c'est-à-dire un temps autre que le nôtre, elle porte plus loin qu'un simple divertissement.
Détails du livre
-
Éditeur
-
Langue
Français -
Langue d'origine
Français -
Date de publication
-
Nombre de pages
512 -
Rédacteur en chef
-
Thème
-
Collection
À propos de l'auteur
André Malraux
André Malraux (1901-1976) connaît le succès en 1928 avec Les Conquérants . Grand voyageur, résistant, ministre des Affaires culturelles durant plus de vingt ans, il organise pour la Bibliothèque de la Pléiade son œuvre en trois ensembles : les romans (La Condition humaine , L'Espoir ), les écrits sur l'art (Les Voix du silence , La Métamorphose des dieux ), Le Miroir des limbes réunissant ses textes de mémorialiste. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1996.